Article pubié le 16 février 2016

Le syndrome du survivant fut désigné en 1957 par le Docteur W.Niederland, psychiatre qui a travaillé avec des centaines de survivants. Ce syndrome décrit un ensemble de comportements communs aux rescapés de la Shoah. Ce syndrome touche aussi à des degrés divers les descendants des survivants.

Le syndrome du survivant de la Shoah

Le syndrome du survivant énonce une série de symptômes physiques et psychologiques, suite aux traumatismes vécus par les survivants de la Shoah.

Le syndrome post-traumatique est caractérisé d’une manière générale par des réminiscences et des cauchemars figurant les scènes du passé, un deuil interminable, des sentiments de culpabilité d'avoir survécu, de l'irritabilité et des manifestations psychosomatiques, un sentiment de déréliction, des propensions à la suspicion morbide.

Ces rescapés de la Shoah représentent des populations très différentes:

  • Celle des rescapés des enfers des camps de concentrations et des camps de travail dotés d'un programme de décimation systématique et celles issues des ghettos organisés par les Allemands dans les pays d'Europe Centrale.
  • Celle des enfants tous petits, libérés des camps sans aucun parent survivant.
  • Celle des enfants cachés qui a subi de nombreux traumatismes

La question de la durée d'exposition aux traumatismes doit bien entendu être prise en considération. Les différences peuvent être considérables. Certaines victimes originaires des pays germaniques ont été exposées aux tragédies pendant 12 ans ! La plupart des victimes y ont été exposées pendant une période extrêmement longue qui s'étend de 3 ans à 6 ans.

Les enfants très jeunes dans les camps ou bien dans les différentes formes de clandestinités chaotiques sans aucune famille autour d'eux ont conservé des séquelles psychiques considérables. Les enfants cachés avec la famille pendant toute la durée de la guerre ont beaucoup moins souffert de l'accumulation des traumatismes que ceux qui furentconfiés à des paysans, à des institutions ou bien à des groupes de résistants et de passeurs.

Le syndrome du survivant touche aussi à des degrés divers les descendants des survivants.

Bibliographie

Nathalie Zajde est maître de conférences de Psychologie Clinique à l'Université de Paris VIII. Elle organise des groupes de paroles sur la Shoah avec des survivants et des enfants de survivants.

Voir aussi

Un outil au service des récits de vie et des transmissions intergénérationnelles