Un article de Alexandra DESCHAMPS et Lydiane SAINT-JALME publié le 17 avril 2025

L'analyse transgénérationnelle vise à repérer dans les arbres généalogiques les épreuves et les traumatismes vécus au sein d’une famille. Dans ce cadre, les questions de maternité, de procréation médicalement assistée, de naissances prématurées ou à problèmes, d'enfants décédés in utero ou dans les premiers mois qui suivent l’accouchement, de fausses couches, d'interruptions de grossesse, et autres, sont quasi systématiquement interrogées.

À l’occasion de la sortie en 2023 d’un film consacré au déni de grossesse (Toi non plus tu n’as rien vu, de la réalisatrice Béatrice Pollet), ce sujet nous est apparu comme un angle mort de la pratique transgénérationnelle. Que ce soit dans le cadre des formations ou de la clinique, la grossesse non perçue n’est presque jamais envisagée.

Dans quel contexte particulier fait-on un déni de grossesse ? Quels sont les impacts d’un tel contexte de naissance ? Comment l'envisager et l’intégrer dans la clinique transgénérationnelle ?

Heureusement, la plupart du temps, une femme enceinte perçoit sa grossesse ou réalise un test pour confirmer son état puis informe son entourage, qui s’en réjouit. La naissance prochaine annonce le prolongement de l'arbre et des lignées familiales, elle amorce le renouvellement des générations. Idéalement, la future mère est entourée, la parturiente assistée au moment de l'accouchement, le nouveau-né accueilli et la jeune mère aidée dans la phase de post-partum.

Malheureusement, dans le cas d'un déni, rien de tout cela ne se produit. L’immense solitude dans laquelle se trouve la mère est frappant. Sentiment de honte ou de culpabilité peuvent être puissants, ils l’isolent.

Le phénomène du déni de grossesse

De quoi parle-t-on ? Le déni de grossesse, aussi appelé selon les spécialistes grossesse cryptique, inconsciente ou non perçue, désigne la méconnaissance d’une gestation au-delà du premier trimestre de grossesse, soit après la 14e semaine d’aménorrhée (certains praticiens mettant le curseur à la 20e). Une grossesse qui n’est pas découverte à partir du deuxième trimestre peut être envisagée comme faisant l’objet d’un déni, celui-ci pouvant recouvrir également l’accouchement et la période post-partum.

Selon les cas, on parlera de déni partiel, c’est-à-dire une grossesse méconnue puis découverte en cours de gestation, ou de déni total si elle est découverte au moment de l’accouchement ou même après.

Il s’agit d’un trouble de la gestation psychique. Une grossesse se déroule - un embryon a été conçu puis il devient un fœtus qui se développe physiquement - mais elle a lieu dans une ignorance totale. La présence d’un bébé à naître passe inaperçue à la fois pour la future mère, son conjoint, leur famille et même, parfois, aux yeux des médecins qui peuvent être consultés pour d’autres motifs. Le fœtus peut être considéré comme un passager clandestin, il est là et personne ne le voit. Il vit mais il n’existe pas au sens philosophique. Certaines femmes ne font pas de déni mais peuvent être totalement coupées de leur corps, de leurs ressentis, du bébé qui bouge. La tête sait mais le corps dénie.

En périnatalité, le phénomène est assez connu des personnels soignants qui y sont confrontés plusieurs fois par an, notamment en milieu hospitalier, avec une issue parfois tragique pour le nourrisson. La grossesse et la relation mère-enfant peuvent être impensables et impensées. La non-perception d’une grossesse révèle l’importance de l’inconscient. Le psychisme se défend contre quelque chose qu’il ne peut ni envisager, ni assumer. L’espace de relation entre la mère et l’enfant ne se forme pas, il est entravé.

Le déni forme comme un écran entre la mère et son bébé. Dans la majorité des cas, la fonction du mécanisme est de protéger les deux. Il est l’expression d’une difficulté psychique et d’un blocage qui peut être actuel, lié au vécu de la future mère, ou aussi relever de mémoires transgénérationnelles, ce qui jusqu’ici a très peu été, voire pas du tout abordé.

Déni, dénégation et dissimulation: des notions distinctes

Trois notions méritent d’être distinguées : le déni, la dénégation et la dissimulation. Le déni est un refus inconscient de reconnaître une réalité extérieure traumatisante. Une personne en état de déni se sauve elle-même de l’insupportable. Il s’agit d’un système de gestion de la réalité mis en place par le cerveau pour continuer à vivre sans être débordé, enseveli, étouffé par la souffrance. Selon Freud, le mécanisme s'apparente à celui de la psychose. De fait, déni et psychose sont marqués par un rejet total de la réalité.

La dénégation est l'action de nier, de contester, de refuser de reconnaître comme vraie une situation. Elle donne lieu à des paroles de négation, à des démentis. Le fait de dénoncer une pensée ou un désir en ne reconnaissant pas son contenu pour sien relève de ce mécanisme. Au niveau psychanalytique, il s'agit pour le moi de prendre conscience intellectuellement d'une partie du refoulé, tout en maintenant dans l'inconscient l'affect qui lui est lié. La dénégation est un refus de la réalité associé à une contestation, c'est-à-dire une réalité occultée alors que l'extérieur envoie des signes et matérialise cette réalité. Concrètement, un dialogue s’instaure entre différentes parties du soi et une alternance d'états peut apparaître.

La dissimulation consiste à cacher quelque chose qui existe et se fonde sur la volonté de masquer, en l’espèce, la gestation. Une grossesse masquée n'est pas un déni de grossesse puisqu’elle est perçue. Une adolescente ou une femme qui découvre qu'elle est enceinte et le cache en portant des vêtements larges dissimule (elle est consciente de son état et décide de ne pas le montrer), ce qui n’est pas comparable à un mécanisme psychique de protection.

Le déni dans l’histoire

Le phénomène n’est pas nouveau. L'ignorance par une femme enceinte de sa gestation était déjà évoquée par Hippocrate, puis signalée au moyen-âge, notamment par des accoucheurs au 17e siècle. Par un édit de 1556, Henri II a institué la déclaration de grossesse obligatoire qui vise à lutter contre les avortements, les infanticides et à réduire les cas d’abandons d’enfant. À la fin du 16e siècle, ils étaient bien plus fréquents dans la population générale qu'à l’heure actuelle. Au 19e siècle, les psychiatres comme Jean-Étienne Esquirol et Louis-Victor Marcé rapportent des cas d'aliénées hospitalisées à la Pitié-Salpêtrière qui n'ont eu connaissance ni de leur grossesse, ni de la naissance, voire de l'existence de l'enfant. En 1874, le médecin légiste Ambroise Tardieu observe que certaines mères infanticides disent ne pas s’être aperçues de leur grossesse. En 1898, les psychiatres anglais Gould et Pyle relèvent l’existence du phénomène qu’ils nomment “grossesse inconsciente”. Le terme déni (traduit de l’anglais denial) apparaît avec le développement de la psychanalyse (1895-1905).

Dans l’histoire contemporaine, il ne se passe pas grand-chose lors de la première moitié du 20e siècle. Lors de la 2nde, la déclaration de gestation obligatoire et le suivi médical se généralisent en Europe. La problématique du déni apparaît dans la littérature psychiatrique dans les années 70. Au départ, le déni est associé aux femmes qui ont des troubles psychiatriques. Il est considéré comme un mécanisme de défense uniquement lié à la psychose. Dans les années 80 et 90, le phénomène est de plus en plus observé et les médecins remarquent que d'autres populations sont concernées, au-delà des femmes atteintes de maladies mentales. Le sujet du déni reste confiné dans la sphère des psychiatres et des professionnels du terrain social. C'est seulement à partir des années 2000 qu’il commence à mobiliser certains experts qui estiment qu'il s'agit d'un problème de santé publique. Un tournant s’opère avec la médiatisation de l’histoire de Véronique Courjault. L’affaire dite des bébés congelés frappe l'opinion publique et met en avant ce phénomène en réalité très complexe. Jugée en 2009, le verdict tient compte du déni de grossesse. Le mécanisme émerge auprès du grand public. À ce jour, il fait l'objet d'assez peu d'études et ne figure toujours pas dans le DSM-5 alors que certains professionnels militent pour que cette réalité clinique soit répertoriée dans la rubrique troubles liés à des traumatismes ou facteurs de stress.

Quelques chiffres

Le déni fait l’objet de très peu de documentations scientifiques, sous réserve de quelques études menées en France, en Allemagne et en Suisse qui livrent à peu près toutes les mêmes chiffres. La plus importante a été conduite en 2002 par Jens Wessel, obstétricien allemand à Berlin. Il a recensé toutes les naissances autour de Berlin sur une année et a collecté les informations auprès de 19 hôpitaux et de 5 cliniques. Son enquête porte sur 30 000 naissances déclarées. Une femme enceinte sur 500 a fait un déni partiel (découverte de la grossesse à partir du 2e trimestre), une sur 2 500 un déni total (découverte lors de l'accouchement).

En France, les études évoquent 320 femmes par an concernées par un déni total. Environ 20 % de ces femmes confient leur enfant à l'adoption. Certaines accouchent sous X ayant découvert leur bébé au moment de le mettre au monde sans être en capacité soit de s'en occuper, soit d'admettre cette réalité. Dans un cas sur 8 000 seulement intervient le décès de l'enfant soit par accident, c'est-à-dire par défaut de soins, détresse obstétricale ou néonaticide, ce qui reste marginal et très rare même si l'opinion publique est frappée par les faits divers.

Jens Wessel a également identifié que des troubles psychiatriques sont présents dans 20 à 30 % des cas. La proportion la plus significative de femmes touchées ne présente aucun trouble d'ordre psychiatrique. Si on reprend les chiffres des nombres de naissance en France (en 2021, il y en a eu 738 000), on peut estimer :

  • 295 grossesses non perçues ;
  • 73 naissances à domicile ou en dehors du milieu hospitalier (dénis totaux);
  • 14 décès possibles suite à déni (7 bébés morts par accident et 7 par agissement de la parturiente, donc par néonaticide, à savoir un homicide commis sur un enfant né depuis moins de 24 heures).

Des professionnels engagés

Des praticiens issus de différentes disciplines se sont emparés de cette question.

Félix Navarro, médecin de santé publique à Toulouse, a eu à connaître le phénomène du déni de grossesse dans son entourage et s'y est d’autant plus intéressé que le sujet était peu documenté. Il a fondé en 2004 la première et, à notre connaissance, la seule association en France. Depuis son décès en 2017, l'association française pour la reconnaissance du déni de grossesse (AFRDG) semble inactive. En conclusion du colloque organisé en 2008, il indiquait : “Par ses caractéristiques médicales qui heurtent le sens commun, par la gravité de cas dramatiques qui défrayent la chronique, par les questions de tous ordres qu’il soulève, le déni de grossesse s’affirme comme une problématique émergente de santé publique qui interroge à la fois les professionnels et l’opinion”. Un déni partiel touche une femme sur 250, ce qui est un taux de prévalence relativement élevé. Sur d'autres sujets de santé publique susceptibles d’avoir de tels impacts, les études sont très nombreuses. Malheureusement, il note un déficit pour le déni de grossesse.

"Il ne suffit pas d’être enceinte pour attendre un enfant; s’il n’y a pas de parole, il n’y a pas d’enfant.

Oguz Omay, psychiatre français d'origine turque, spécialiste en périnatalité à Lausanne, préfère parler de « grossesse non-perçue », pour éviter que la culpabilité de la femme soit insinuée d’emblée comme elle l’est avec l’emploi du qualificatif déni.

Israël Nisand, gynécologue obstétricien au CHU de Strasbourg et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, grands spécialistes européens du déni de grossesse, estime que, dans le déni de grossesse, “il y a une grossesse physique mais pas de grossesse psychique. C’est l’envers de la grossesse nerveuse.

Sophie Marinopoulos, psychanalyste, spécialiste de la filiation, de la vulnérabilité parentale et du déni de grossesse a également travaillé sur ce thème. Elle a co-signé avec Israël Nisand, le livre Elles accouchent et ne sont pas enceintes paru en 2011.

Monique Bydlowski, psychiatre de formation psychanalytique, a consacré sa carrière de chercheur à l’exploration psychique de la fertilité et de la maternité en terrain hospitalier. Elle a aussi consacré quelques chapitres à ce thème dans des ouvrages qu'elle a pu publier et évoque des configurations psychiques très diverses pouvant expliquer le déni mais elle constate que “dans le cas d’une méconnaissance authentique, le déni est un mécanisme de défense évocateur d’une grande ambivalence à l’égard de la grossesse”. “Dans un contexte psychotique, le déni de grossesse peut être le premier symptôme d’une schizophrénie avérée et réaliser un syndrome de Cotard (déni global d’une réalité insupportable). Dans un contexte plus banalement névrotique, une défense psychique contre des souffrances internes et archaïques mobilisés par la gestation est invoquée. Il peut par exemple s’agir de lutter contre des souvenirs d’abus sexuels.

Damien Subtil, gynécologue obstétricien au CHU de Lille et chef du pôle femme, mère et nouveau-né à la maternité Jeanne de Flandre, président de l’association IHAB (label Initiative Hôpital Ami des Bébés) insiste : “Les femmes qui font un déni de grossesse ne sont pas du tout des dissimulatrices. Le mécanisme par lequel elles ignorent leur grossesse est complexe mais il est psychologique. Elles n’en ont absolument aucune conscience et ça n’est pas de leur faute.

Benoît Bayle, psychiatre, spécialisé en psychologie de la procréation humaine et de la grossesse et Pauline Minjollet, docteur en psychologie, spécialisée en périnatalité́ à la maternité́ Antoine-Béclère de Clamart sont co-auteurs d’un ouvrage publié en 2016, Le déni de grossesse, un trouble de la gestation psychique.

Daniel Zagury, expert psychiatre, qui a réalisé plusieurs expertises dans des cas de néonaticides, avance une hypothèse assez originale, celle d’un « déni atypique », c’est-à-dire le déni de l’inéluctabilité du terme. Autrement dit, la femme ignore la perspective de la naissance, comme si elle était vouée à rester enceinte toute sa vie, et occulte complètement le fait qu’elle pourrait accoucher.

Le mécanisme du déni

Les femmes victimes, qui sont-elles ?
Le déni peut toucher toutes les femmes en âge de procréer !

Oguz Omay a partagé les constatations suivantes :

  • N’importe quelle femme peut présenter une grossesse non perçue ;
  • A tout âge, pour toute femme en période de fertilité ;
  • 80 % des victimes sont dans une relation stable (et non des célibataires perdues comme on le prétendait dans les années 60) ;
  • 50 % sont déjà mères (ce qui est d'autant plus étonnant qu’elles savent reconnaître une grossesse) ;
  • Le niveau socio-économique d’appartenance est ordinaire ou élevé, ce ne sont pas forcément des adolescentes, des femmes carencées affectivement, immatures avec un trouble cognitif ou psychotique. Véronique Courjault, par exemple, était d'un milieu social plutôt élevé avec une belle-sœur médecin qui n'a strictement rien vu.

Pour Israël Nisand, « ce sont toujours des femmes qui ont une histoire lourde dont elles se souviennent dans la moitié des cas. Mais parfois elles ne s’en souviennent pas. Il y a toujours un contexte psychique écrasant. Ce sont des femmes qui ont comme une coupure entre leur corps de femmes, le corps de reproduction, et ce qu’elles perçoivent. Elles ne ressentent aucun signe ».

À noter que pour les adolescentes, il est toutefois plus difficile d’affirmer systématiquement des cas de déni car elles méconnaissent parfois leurs corps et les signes de grossesse du fait de leur jeune âge.

Les trois temps du déni

Le déni se passe en trois temps :

  • la phase de déni, avant l’annonce de la grossesse ;
  • sa levée, dans les semaines qui précèdent l’accouchement (parfois pas trop tard) ou le jour de celui-ci (malheureusement parfois extrêmement tard) ;
  • l’après-déni, la phase qui suit la révélation.

Le déni à proprement parler


Illustration : ©womumbox.com/blog, 19-1-2022

Aucun signe n’est perçu : pas de prise de poids, de règles, de nausées, de masque de grossesse, de sensibilité mammaire ou de seins qui augmentent de volume. Le fœtus se dissimule dans le corps de la femme et se fait discret. L’utérus ne bascule pas et, par conséquent, la femme n’a pas de ventre. En effet, le bébé se développe verticalement comme le montrent des échographies très surprenantes.

Dans cette position verticale, il fait penser à un pendu, image glaçante. Dans ses premières empreintes, il ne connaîtra pas la position enveloppante du fœtus recroquevillé. Durant ces neufs mois, il est amputé d’un lien, d’une relation. Il est aussi possible de le considérer comme la colonne vertébrale de la mère durant la grossesse avec cette question prégnante : qui soutient qui ? Le bébé reste caché, d’où la dénomination de « grossesse cryptique. » A contrario, le terme de « grossesse fantôme » s’applique aux grossesses nerveuses.

En transgénérationnel, la crypte est une notion issue des travaux de Nicolas Abraham et Maria Torok. Dans le cas d’un événement traumatique refoulé, l’inclusion ne pouvant se faire est condamnée au secret. Exemple. Au contact d’un parent porteur de crypte, le fonctionnement psychique d’un enfant sera parasité par un « fantôme ». Si des grossesses ou naissances se sont mal passées ou évoquent un traumatisme associé à des générations antérieures, une femme pourra faire un déni de grossesse afin de faire l’économie psychique de ressentis insupportables mais qui lui seront totalement étrangers. La communication étant passée par les inconscients (transmissions intergénérationnelles, voire transmissions transgénérationnelles entre générations qui ne se sont même pas connues).

Comment est-il possible de ne rien voir ? « Le phénomène reste encore scientifiquement inexpliqué », explique Oguz Omay.

Pauline Minjollet décrit ce qui se passe dans le corps féminin : « *Le fœtus se met dans une position particulière. Le corps s'adapte. Dans une grossesse classique, le fœtus se met en position fœtale ce qui pousse sur les abdominaux et fait gonfler le ventre (de femme enceinte). Dans le cas d’un déni, le fœtus se place de manière longitudinale, le long de la colonne vertébrale, plus en profondeur et à la verticale. Il ne pousse pas sur les abdominaux, le ventre ne s’arrondit pas. *»

Isräel Nisand complète : « *L’utérus n’étant pas autorisé à basculer vers l’avant, il se développe vers le haut, repoussant le diaphragme et les poumons. La grossesse ne se voit pas. Le déni de grossesse, donne lieu un phénomène incroyable que seules les personnes qui travaillent dans des maternités ont vu. Quand on révèle à une femme sa grossesse, en quelques heures, elle apparaît. *»

Les médecins et radiologues sont eux-mêmes ahuris quand ils discernent un bébé sur une radio ou une échographie abdominale.

Le déni est contagieux. La grossesse est également invisible pour toutes les personnes autour de la femme (mari et partenaires, famille, collègues, amis, professionnels y compris les médecins). C'est tellement stupéfiant que l’aspect extraordinaire est renforcé.

Dans le cas de dénis partiels, la levée du déni a lieu entre le deuxième et troisième trimestre (souvent au cours d’examens médicaux ou sur insistance de l’entourage parce que les proches ont des doutes).

La levée du déni

Les dénis représentent des risques pour la santé maternelle, fœtale et néonatale puisqu’il n’y a ni suivi obstétrical, ou très tardif, ni préparation à l’accouchement ou à la parentalité.

En cas de déni partiel, sur un plan physique, la grossesse se poursuit en principe normalement, sans complication liée au déni.

Dans les formes extrêmes, les situations se répètent de façon assez similaire : la femme se présente aux urgences pour des maux de ventre avec douleurs intenses et aiguës (en fait, pour accoucher sans le savoir) ou elle expulse l’enfant toute seule en dehors de tout lieu médicalisé (à domicile, dans les transports, n’importe où). Malheureusement, dans ce 2e cas, le contexte peut entraîner la mort du bébé.

En cas de déni total ou massif, la parturiente qui ignore son état est dans une situation de stress extrême qui entraîne :

  • stupeur et incompréhension ;
  • sidération et grande confusion mentale ;
  • parfois dissociation avec déréalisation et dépersonnalisation.
    Elle a plus de chances de se reconnecter à la réalité si elle est entourée. Pour la femme et son couple, tout arrive en même temps. Plus il y aura de personnes tierces autour d’eux, plus ils auront des chances de « réaliser ».

Ce traumatisme est vécu comme une véritable effraction psychique et corporelle, la femme est en état de choc. Oguz Omay évoque « un état traumatique dissociatif majeur ».

Certaines femmes n’entendent pas lorsqu’on leur annonce qu’elles sont en train d’accoucher. Des amnésies traumatiques sont observées et certaines patientes peuvent tout oublier, voire même penser que c’est une autre femme qui a accouché. Elles décrivent parfois des sensations de mort imminente au moment de leur accouchement. Elles vivent l’événement comme un arrachement et non la mise au monde d’un enfant.

La phase qui suit l’accouchement : le post-partum

Issue heureuse ou non ? Quelle est la place du bébé arrivé clandestinement ? Le projet-sens, à savoir l’imaginaire et les projections des parents qui, dans ce cas, ne se met pas en place ? Les conséquences à venir sur son développement ? Peurs, traumatismes ? Son héritage psychique ? Ses transmissions inconscientes ? Les interrogations ne manquent pas.

Si le bébé est en vie et en bonne santé, les équipes soignantes le présentent progressivement à la mère et observent attentivement l’évolution de la situation. Parfois, le lien d’attachement se crée très vite. D’autres fois, la mère a besoin de temps. L’enfant est prénommé à la va-vite. Tout est fait dans l'urgence dans le cadre d’un déni total qui n’est pas une arrivée au monde classique.

Un suivi thérapeutique aide les parents à se représenter la réalité, à essayer de comprendre pour se dégager de la culpabilité et de la honte induites par cette situation hors normes. Ils essaieront alors de rattraper le temps perdu et d’investir leur nouveau-né.

Les professionnels constatent bien souvent que, après un accouchement survenu dans le cadre d’un déni, passé le choc de l’annonce, le traumatisme de l’accouchement et ce plongeon brutal dans la parentalité, les couples semblent vouloir oublier (nouveau déni ?) et sont aux prises avec des sentiments contradictoires. Les nouveaux parents, totalement débordés psychiquement, remédient au plus urgent en s’occupant du bébé, en étant dans le réel et évitent ainsi de réfléchir. L’essentiel est alors de se centrer sur leur bébé et sur l’établissement d’un lien avec celui-ci. Leur désarroi peut être largement sous-estimé et dans le cas où la justice intervient en plus, comme dans le film Toi non plus tu n'as rien vu, le choc est double.

Les conséquences du déni

Un risque vital pour l’enfant en cas de déni total

Une femme accouche et ne parvient toujours pas à prendre conscience de ce qui se passe, elle ne sait pas ce qui lui arrive parce qu’elle n’a aucune notion d'être enceinte. Dans ces circonstances, l’accouchement peut mal tourner et le bébé mourir. Comment ?

Pour des raisons obstétriques parce que l’accouchement ne se déroule pas dans de bonnes conditions entraînant une détresse néonatale. Le bébé pourrait être « tué » dans le sens où sa mort serait la conséquence des agissements imprévisibles et en mode « automate » de la femme. Il s’agit alors d’un décès accidentel par défaut de soins ou négligence. La parturiente ne sait pas ce qui est en train de se produire, elle ne parvient pas à identifier « cette chose ». Elle peut être envahie par des fantasmes d’infanticide. Le bébé étant un prolongement de son corps, cela revient à tuer une partie de soi.

La mère ne bénéficie pas du temps de la grossesse qui permet de se projeter et d’établir une relation entre elle et son enfant. Elle n’est aucunement préparée à la parentalité. Le bébé, lui, n’est ni attendu, ni accueilli. Il faudra du temps pour que l’un et l’autre fassent connaissance, pour que la mère lui prodigue les soins nécessaires. Sur le plan émotionnel, le déni entraîne des sentiments de culpabilité et de honte. La femme s’en veut terriblement parce qu’elle n’a pas pu, entre autres, modifier ses habitudes de vie (alimentation, alcool, tabagisme, médications, etc.). Elle peut rencontrer d’énormes difficultés à investir son enfant pendant les premiers jours, qui sont à cet égard critiques. Une prise en charge de qualité et une attention particulière de la part des soignants permettront d’atténuer les effets sur la relation mère-bébé.

Les impacts sur l’enfant et l’adulte

Les difficultés rencontrées par un individu pour « donner corps » à ses projets peuvent trouver leurs sources dans les conditions dans lesquelles s’est déroulée sa naissance. Lors d’une mise au monde, il est fréquent de se heurter à la question du timing et du rythme. On distingue trois temps pour naître :

  1. Le bon temps, l’enfant et la mère sont prêts en même temps et travaillent ensemble ;
  2. Le bon temps pour la mère mais pas pour l’enfant : la naissance est vécue comme une expulsion par le nourrisson ;
  3. Le bon temps pour l’enfant mais pas pour la mère : la mère le retient, la naissance est vécue comme une prison, un empêchement par le nourrisson qui ne peut pas passer. Quel que soit le temps, se forme une 1e empreinte par rapport au mouvement. L’individu le retrouvera à tous les passages de sa vie. Cet engramme pourra soit le précipiter dans des projets prématurés, soit l’enfermer dans la procrastination ou l’échec.

On pourrait supposer que l’accouchement relève de la 3e configuration, c’est-à-sous l’impulsion de l’enfant dans la mesure où la mère ne peut se sentir prête de ce dont elle n’a pas conscience. Rien n’est moins sûr. L’hypothèse soulevée par Daniel Zagury, à savoir l’inéluctabilité du terme, les femmes refusant l’idée de donner naissance, prend ici tout son sens.

Hypothèses sur les causes du déni

Combien d’enfants, et potentiellement de futurs analysants, sont nés et vivent sans savoir que leur gestation n’a pas été perçue, ou décelée, puis annoncée à un stade tardif ? Une fois l’enfant né, cette réalité relève du non-dit. Soit elle est masquée, soit elle peut être spontanément oubliée, alors qu’elle constitue le symptôme d’un trouble familial toujours actif.

Dans notre pratique, il nous paraît désormais indispensable d'interroger ce que de possibles dénis de grossesse identifiés ou suspectés dans un arbre généalogique peuvent recouvrir en transgénérationnel. La première démarche consiste à rechercher les traumatismes et éventuels secrets de famille autour des naissances et, plus largement, de la sexualité. Par exemple, dans le cas d’enfants nés sous X, abandonnés ou de père inconnu, la naissance peut être mal vécue et ces difficultés susceptibles de contaminer plusieurs générations.

Dans notre clinique, parmi les événements susceptibles d’expliquer une grossesse non perçue, nous pouvons recenser :

  • les femmes mortes en couches ou lors de tentatives d’avortement ;
  • les récits d’accouchements difficiles, voire traumatisants dans la famille ;
  • une grossesse suite à un viol (le déni protège de l’impensable et peut être suivi d’une naissance sous X, d’un abandon, d’un néonaticide) ;
  • des antécédents d’abus sexuels sur plusieurs générations donnant lieu à des pathologies lourdes ;
  • l’inceste.

Dans les générations précédentes, il peut y avoir eu mort d’un enfant dont on ne trouvait pas de trace. Par exemple, un bébé mort-né non déclaré pour éviter une suspicion d’infanticide ou par sentiment de honte.

Le déni de grossesse pourrait aussi s’expliquer par le désir de vivre une grossesse non médicalisée (le bénéfice secondaire étant alors différent du refus ou de la peur d’enfanter).

Préconisations pour ne plus passer à côté des grossesses non perçues

Dans la clinique transgénérationnelle, nous recommandons les actions suivantes :

  1. Interroger systématiquement, lors d’une séance relative à la maternité, la possibilité de grossesses non perçues ;
  2. Toujours aborder l’annonce d’une naissance à venir dans la famille ;
  3. Promouvoir et militer pour une terminologie plus adaptée ;
  4. Systématiser le suivi parental et un accompagnement pluridisciplinaire pour comprendre et éviter une répétition ;
  5. Informer pour une prise en charge déjudiciarisée.

Enquêter sur les antécédents et l’histoire familiale

Au même titre que les fausse-couches, interruptions volontaires de grossesses (IVG), décès en périnatalité et en bas-âge, l’hypothèse de dénis doit être soulevée. Même si aucune réponse n’est apportée, cette évocation a au moins le mérite de poser cette possibilité et de diffuser l’information sur l’existence de ce trouble.

Parmi les éléments qui méritent d’être examinés :

  • Le poids de la religion, de la culture et leurs conséquences, avec le tabou autour de la sexualité et l’interdiction de toute contraception ;
  • La sexualité dans les deux arbres ;
  • Le couple et le vécu des deux lignées de nature à susciter des hypothèses : pères inconnus, incestes, …
  • La lignée du père et le destin des hommes de l’arbre. Quel pacte dénégatif dans le couple ?
  • Les traumatismes autour d’enfants morts en bas âge ;
  • Les problématiques de place dans le système ;
    Exemple: Dans une fratrie de trois enfants, seul la 3e grossesse donne lieu à un déni. Dans la généalogie, qu’est-il arrivé aux enfants nés en 3e position ? Une injonction familiale interdisant de concevoir plus de deux enfants pourrait entraîner un déni pour celui ou ceux conçus au-delà ;
  • La façon dont se déroulent les anniversaires. Dans certaines familles, ils ne sont pas fêtés, les dates ne sont pas retenues indiquant que la naissance est considérée comme un non-événement ne devant pas susciter de joie particulière.

Comment une naissance est-elle accueillie ?

Dans le déni, nous assistons à un défaut d’annonce faute de perception de la grossesse. Il y a lieu d’interroger les patients pour savoir comment se sont passées les annonces au sein de la famille. À quel moment, à qui, comment ? Comment la grossesse est-elle accueillie par les proches ? S’agit-il de moments joyeux, heureux, ritualisés, ou pas ? Une photo de l’échographie, un livre pour bébé, un chausson, un objet est-il, par exemple, offert aux futurs grands-parents ? Dans les familles traumatisées, il faut savoir qu’une annonce de naissance peut-être mal vécue et venir réveiller des souvenirs douloureux.

Par ailleurs, la tradition des baby shower, phénomène importé des États-Unis, se popularise en France. Cette pratique devrait (re)mettre au goût du jour l’importance de l’annonce. À l’inverse, le caractère parfois ostentatoire ou extravagant de cette fête peut également donner lieu à interprétation : pourquoi une future naissance est-elle autant scénarisée et le bébé surinvesti jusqu’à l’outrance avant même d’être né ?

Opter pour une terminologie moins stigmatisante

Il nous semble opportun, à l’instar d’Oguz Omay, de préférer le terme « grossesse non perçue » à celui de déni. La seconde formulation est maladroite et, surtout, stigmatisante. « Elle a fait un déni de grossesse ». Non ! Implicitement, cette phrase sous-tend une faute maternelle. Or, la femme ne sait pas, donc elle ne fait pas. Le phénomène paraît tellement inconcevable que la tentation est grande d’accuser la mère et/ou de la juger très vite mauvaise, irresponsable, coupable. L’enfant passe inaperçu, certes, mais la mère ne mérite pas d’être tenue responsable de la non-perception de son état.

Quant à l’enfant, est-il « victime du déni » ? Souvent, les bébés se portent très bien si la fin de gestation (déni partiel) et leur naissance (déni total) se déroulent dans de bonnes conditions et que leur entourage est correctement accompagné. Ils ont un poids normal et leur développement n’est a priori pas impacté. Aucune étude sur les séquelles possibles sur ces enfants nés dans le cadre d’un déni n’a été, à notre connaissance, menée. Le lien mère/enfant est-il entravé ou au contraire s’agit-il d’une entente inconsciente entre la mère et le bébé ? Parler d’un bébé surprise est plus positif.

Sensibiliser à la dimension transgénérationnelle

Un déni suit souvent un autre déni. Il nous appartient de sensibiliser l’ensemble des professionnels du secteur médical et paramédical (sage-femmes, échographes, radiologues, gynécologues-obstétriciens, praticiens en santé mentale, médecins généralistes …), afin qu’ils orientent les patientes qui découvrent la réalité d’une grossesse de façon inopinée vers un accompagnement psychologique spécifique en transgénérationnel. Explorer les vécus familiaux au regard de la maternité permettrait de limiter, voire d’éviter, les phénomènes de répétition et de favoriser la prévention des risques liés à ce phénomène en matière de périnatalité.

Ne plus condamner un phénomène psychique inconscient

Malheureusement, dans les cas les plus graves où le bébé ne survit pas, la mère, et parfois le père, sont poursuivis en justice pour néonaticide. À travers son film, Béatrice Pollet a voulu montrer le volet judiciaire. Selon elle, le meilleur moyen de raconter est de partir de faits tangibles. Lors d’une séquence du film est évoqué un petit cercueil blanc en référence à une génération précédente. À ce moment-là, une porte est rapidement ouverte et laisse les spectateurs imaginer. L’idée de la réalisatrice a été d’aider la justice à mieux comprendre ces femmes et à dénoncer l’injustice qu’elles subissent. En effet, on oublie que, bien souvent, elles sont doublement victimes, et leur mari avec elles.

Dans le cas de l’affaire Véronique Courjault, s’est posée la question de la répétition des dénis et de la raison qui motive la congélation, et donc la conservation, des bébés. Que représentent alors les bébés morts ? Qu’est-ce qui est conservé à travers eux ?
Dans l’affaire de la petite Serena retrouvée dans un coffre de voiture en 2013, la défense a invoqué le déni de grossesse. Pour une raison ignorée, la mère, qui avait déjà des enfants, était dans l’incapacité d’annoncer la naissance de cette petite fille. Elle vivait totalement clivée depuis la naissance.

Au-delà de ces deux exemples, d’autres faits-divers et procès montrent que la prise en charge des femmes victimes de grossesse non perçues reste, à ce jour, inadaptée. Les magistrats doivent être informés de cette pathologie qui peut donner lieu, dans des cas extrêmes, à un épisode psychotique. En droit pénal, la qualification d’une abolition du discernement peut être posée.

Note

Cet article fait suite à la soirée du 27 novembre 2023 organisée par l’association des professionnels du transgénérationnel, Mémoires des arbres, co-animée par Alexandra Deschamps et Lydiane Saint-Jalme.

Références

Dossiers et articles scientifiques

  • Déni de grossesse : la part des ancêtres, Élisabeth Darchis, Le Divan Familial 2007/1 n° 18, pp. 105-121

  • Le déni de grossesse : une entité clinique valide ? Céline Pereira de Oliveira, Topique 2013/2 (n° 123)

  • Les mères néonaticides. Changement anthropologique, jugement social, déni politique, Sophie Marinopoulos - Cliniques méditerranéennes 2013/1 n° 87, PP. 159-170

  • Déni de grossesse et néonaticide, une association mal connue. Revue d’un cas clinique, A. Josset, C. Reynaert (revue Louvain médical)

  • Déni de grossesse à l’adolescence, Félix Navarro, Michel Delcroix, Emmanuelle Godeau, La revue de santé scolaire et universitaire, mai-juin 2013, elsevier.com

  • Un passager clandestin : les vérités sur le déni de grossesse, Kelly Tschannen, Magali Mira, Malika Giacomini et Laura Palmieri, mai-juin 2013 - HEDS, Université de Genève, Faculté de médecine

  • Le déni de grossesse : étude réalisée sur 75 dossiers de découverte tardive de grossesse – ScienceDirect

  • Le déni pour survivre - Santé Mentale N° 240 sep. 2019 (santementale.fr)

  • La revue du praticien (nov. 2022) – Déni de grossesse, mise au point sur les spécificités cliniques.

Ouvrages

  • 99 histoires vécues, Recueil de témoignages rédigé par l’AFRDG - Éditions Amalthée (2010)
  • Elles accouchent et ne sont pas enceintes, Sophie Marinopoulos et Israël Nisand - Éditions Les liens qui libèrent (2011)
  • Le double déni de grossesse, Karine Denza - Éditions L’Harmattan (2021)
  • L’intrus, Bénédicte Des Mazery - Éditions Plon (2023)
  • Flagrant déni, Hélène Machelon - Éditions Le Dilettante (2023)
  • Le déni de grossesse : Enjeux et acteurs de la publicisation d’une cause « secondaire », Marion Seibert - Éditions L’Harmattan (2014)
  • Le déni de grossesse, un trouble de la gestation psychique, Benoît Bayle et Pauline Minjollet - Éditions Érès (2016)
  • Maternité, Françoise Guerin – Éditions Albin Michel (2018)

Presse

  • Déni de grossesse et infanticide : une ambivalence ? Tribune par Jacques Dayan, Psychiatre, docteur en psychologie, Libération, 24 août 2010

Filmographie

  • Toi non plus tu n’as rien vu
    Réalisatrice : Béatrice Pollet avec Maud Wyler et Géraldine Nakache
    Sortie le 8 mars 2023

Les auteurs

Alexandra DESCHAMPS

Alexandra DESCHAMPS

Analyste transgénérationnelle

Rétablir la place et l'altérité de chaque individu, l’aider à saisir le sens de ses actes et à retrouver son libre arbitre, restaurer sa confiance en lui, sont au cœur de mon engagement auprès de mes analysants que je soutiens en face-à-face, de manière interactive et chaleureuse. Je peux aussi soutenir les aidants familiaux, ceux qui traversent la maladie ou un deuil, vivent douloureusement une succession ou souffrent d’une séparation, autant de périodes d’intense remaniement familial.

Lydiane SAINT-JALME

Lydiane SAINT-JALME

Analyste transgénérationnelle - psychogénéalogiste -

J'ai d'abord cheminé longuement dans le cadre d'une analyse jungienne. En 2013, la lecture des fantômes familiaux de B. Clavier a été un vrai déclic et j'ai poussé la porte du transgénérationnel et j'ai alors fait la connaissance de mes ancêtres et j'ai découvert l'héritage invisible que je portais fidèlement.. J'allie spontanément psychanalyse, psychologie, philosophie et spiritualité dans ma pratique pour vous aider à découvrir le trésor qui se cache derrière les épreuves.