Article pubié le 07 juillet 2012

Cet article est extrait du livre « Comment paye-t-on les fautes de ses ancêtres » de Nina Canault

La théorie du généalogique ne rejette pas l'inconscient individuel défini par Freud et Lacan, constitutif du refoulement, de l'oubli où ont sombré les vécus infantiles. Elle va plus loin et considère que l'inconscient est aussi fait de celui des parents et des ancêtre.

Cette innovation théorique entraîne de sérieuses modifications dans le protocole de la cure.

Selon la théorie classique, si l'analyste ne parle pas, cela ne perturbe pas forcément le déroulement de la cure. Il s'agit alors de retrouver des affects qui ont été refoulés dans l'enfance, et c'est le sujet, l'analysant, qui dans ce cas est, avant tout, porteur du devenir de sa cure.

Que l'analyste soit silencieux ne pose donc aucun problème tant qu'il s'agit d'explorer un vécu oublié.

En revanche, quand ses symptômes sont provoqués parce que ses parents n'ont pas pu, ou pas voulu, dire de leur propre vie pulsionnelle, il faut bien retrouver les mots qui, lui faisant défaut, les ont provoqués. Pour ce faire, il peut être dangereux que l'analyste s'obstine dans le silence. Son silence risque, dans ce cas, de redoubler et de renforcer celui des parents, et expose, en retour, son client à aller de plus en plus mal.

Faire des symptômes est l'un des moyens dont il dispose pour lui signaler que l'enfant, en lui, continue à manquer de paroles.

En amplifiant ses symptômes, il nourrit inconsciemment l'espoir d'entendre son analyste proférer les mots qui ont manqué dans la bouche de ses parents.

Et, au mieux, dans ce cas, la cure devient interminable.

L'analyse du généalogique invite donc le psychanalyste à adopter une autre attitude, celle où il assume de chercher avec son client dans quelle direction aller, pour trouver les informations manquantes.

Didier Dumas

Voir aussi