Article pubié le 16 février 2016

Le surmoi de l'enfant ne s'édifie pas d'après le modèle des parents mais d'après le surmoi parental.

Le surmoi est une des instances de l'appareil psychique, dont la formation résulte de l'intériorisation inconsciente de l'image d'une personne représentant l'autorité. Le surmoi exerce sur le "ça" (les pulsions) un rôle de "juge" moral et peut, dans certains cas, suite à un refoulement, occasionner des conflits facteurs de névrose. Dans son livre "Totem et Tabou" 1913, Sigmund Freud avait déjà évoqué la possibilité d'une "âme collective" pour tenter d'expliquer une transmission de l'inconscient d'une personne à l'inconscient d'une autre personne. Mais c'est Carl Gustav Jung qui a réellement ouvert la voie d'une approche transgénérationnelle avec sa théorie de l'inconscient collectif auquel chacun de nous aurait accès. Puis Jacob Lévy Moreno, créateur du psychodrame, Françoise Dolto, Nicolas Abraham, Maria Törok, ou encore Didier Dumas ont développé des théories successives et complémentaires sur les dynamiques inconscientes de la famille.

Nos parents sont les enfants de leurs parents - qui sont eux-mêmes enfants de leurs parents - et, de génération en génération, leurs cellules respectives ont chargé des programmes issus de différents situations conflictuelles non résolues. Or, ces situations conflictuelles non résolues de la lignée familiale continuent de s'incarner dans la biologie en se gravant sur notre empreinte au moment de la conception, et ce, tant qu'ils ne seront pas libérés, c'est-à-dire mis à conscience. Porteurs de toute une histoire généalogique, nous en sommes l'aboutissement ou plus précisément la résultante: chacun de nous est le «creuset» de la totalité de ces mémoires.

Nous restituons la mémoire de notre généalogie. À partir de l'analyse de la structure de notre Empreinte, nous pouvons libérer ces conflits ancestraux par une mise à conscience de ces mémoires enfouies qui permet la transmutation de leurs énergies. Nous comprendrons alors qu'en faisant un travail sur soi, nous le faisons non seulement pour nous-même, en tant qu'individu, mais pour toute notre lignée familiale puisque, plus nous prenons conscience, plus nous exprimons ce qui est inscrit en nous, et plus nous allégeons le poids de ce que nous transmettons aux générations qui suivent.

Cette libération de conflits concerne aussi bien notre ascendance que notre descendance. En effet, lorsque nous prenons conscience d'un conflit personnel, nous le déprogrammons pour nos enfants, mais également pour nos parents, nos grands-parents, etc.. et par extension, bien au-delà de notre seule lignée familiale. Chacune de nos actions individuelles agit sur toute notre généalogie, que nos ascendants soient encore de ce monde ou non, car encore une fois tout ceci est à lire hors du temps."

Jean-Philippe Brébion, « L'empreinte de naissance », Éditions Quintessence