Nom et prénoms
Conseils pour votre analyse transgénérationnelle
Pour débuter votre analyse transgénérationnelle, commencez par rechercher les noms et (tous les) prénoms des membres de la famille (y compris les membres des fratries, leurs conjoints et leurs enfants) sur 4 générations (ou plus si vous le pouvez par la suite).
Prenez aussi en compte les personnages contextuels importants.
La symbolique, la signification, la traduction et l’origine des noms et prénoms
Recherchez la signification, la symbolique, la traduction éventuelle ainsi que l’origine des noms et prénoms de votre arbre généalogique.
Répétition des noms et des prénoms
L’attribution d’un ou plusieurs prénoms est d’une importance décisive pour la destinée du nouveau-né, car le prénom est l’incontestable parole bâtisseuse de la vie. Au-delà de l'étymologie du prénom lui-même, il existe une ou plusieurs motivations conscientes ou inconscientes qui participent à son choix. L’attribution d’un prénom déjà présent dans l’arbre généalogique peut revivifier certains signifiants qui y sont associés, il faudra faire attention dans ce cas aux éléments du passé familial susceptibles d'être réactivés par le réemploi du prénom d'un ascendant. Le choix du prénom est intimement lié au projet familial (conscient et/ou inconscient) et peut de toute évidence influencer notre destinée. L’intérêt premier de la recherche psychogénéalogique est donc logiquement de repérer si les prénoms attribués aux descendants existent préalablement dans la lignée. Il n’est pas rare qu’un prénom soit déjà inscrit dans l'histoire familiale et redonné à un enfant sans que l’on s'en rende compte.
Elisabeth Horowitz, L'enfant et l'arbre généalogique
Recherchez dans votre arbre généalogique les répétitions des prénoms. Surlignez sur votre génosociogramme les prénoms qui se répètent et reliez-les entre-eux avec des connecteurs de couleurs pour mieux visualiser les liens entre aïeux et descendants.
Dans le cas où vous constatez l’héritage du prénom (ou de prénoms, vérifiez si le prénom a hérité du vivant d’un aïeul ou si le prénom a hérité après la mort d’un aïeul. Dans les deux cas, interrogez-vous sur d’éventuelles possibilités d’identifications avec l’aïeul concerné.
Si vous constatez ce genre de répétitions de prénoms dans des strates générationnelles différentes, recherchez des détails personnels sur la vie de l’aïeul dont le prénom a été redonné à la descendance: date de naissance, de mariage et de décès, lieu de vie, profession événements majeurs de la vie.
Il peut y avoir des formes déguisées de répétition des prénoms. Cherchez les prénoms similaires sur le plan de l’orthographe ou de la phonétique.
Par exemple: le prénom Ariane est contenu dans Marianne.
Cherchez la réutilisation d’une première syllabe qui permet de relier deux personnes.
Par exemple: GEneviève et GEorges.
Recherchez les prénoms constitués par la condensation de prénoms issus de l’arbre généalogique.
Par exemple: Alain et Robert donnent Albert.
Soulignez la formation du groupe de prénoms identiques à l’intérieur de votre arbre généalogique.
Deuxièmes et troisièmes prénoms
Souvent, les deuxièmes et troisièmes prénoms ne sont jamais prononcés, pourtant, leur étude offrira néanmoins un intérêt considérable car ils reflètent souvent les attachements familiaux. Ils peuvent également faire référence à certains investissements affectifs maintenus secrets (ami(e)s intimes, ancien(ne)s fiancé(e)s, amants ou maîtresses).
Etendez votre recherche aux deuxièmes et troisièmes prénoms.
L’importance des deuxièmes et troisièmes prénoms resurgit parfois dans les cas où l'enfant devenant adolescent choisi d'en utiliser un comme prénom usuel.
Cette démarche peut correspondre à trois désirs inconscients:
- se dégager du prénom usuel s’il est porteur d'une mémoire familiale délicate et donc d'une identification indésirable qui interdit une différenciation et une destinée libre.
- mettre à jour un ou plusieurs secrets entourant le choix des deuxièmes ou troisièmes prénoms.
- le désir de changer de place au sein de sa fratrie.
Prénom tout à fait nouveau dans l’arbre généalogique
L'attribution d’un même prénom déjà porté par un ascendant est à déconseiller et équivaut à un retour vers ce qui est déjà connu alors que la vie nous demande d'aller vers la différenciation pour ouvrir ainsi le champ des possibles.
Recherchez les prénoms qui apparaissent pour la première fois dans l’arbre généalogique et posez-vous les questions suivantes:
- A qui ce prénom est-il relié?
- Par qui a-t-il été choisi?
- Pour quelle raison a-t-il été choisi?
- Quelles sont les conséquences de ce choix de prénom(s) pour l’enfant?
Lorsque le prénom est issu d'une fiction (romans, romans historiques, films, chansons...), tentez de comprendre via l'œuvre, quel est le message parental sous-jacent et tentez aussi de découvrir la véritable cause du choix et les motivations souvent secrètes en relations avec l'histoire singulière de celui ou de celle qui a décidé de donner ce prénom à l’enfant.
Lorsque le prénom de l'enfant est celui (ou une évocation) d'une personnalité du monde des arts, des sciences ou du sport cela peut représenter, outre l'admiration évidente pour cette réussite particulière, une référence inconsciente à la vocation contrariée d’un parent.
Lorsque le prénom de l'enfant est celui d’une personne extérieure à la famille (ami, amie, relation, collègue, ...), cela signifie parfois l’importance, pour l’un des parents, du domaine que ce personnage symbolise ou représente. Donner à son enfant le prénom d’un collègue de travail, d’un équipier qui pratique le même sport, d’un ami qui partage la même passion peut aussi être révélateur du fait que la barrière naturelle qui doit normalement séparer la vie sociale et la vie familiale n’est pas respectée et qu’il y a confusion entre les registres familiaux et sociaux.
Prénom androgyne
Le choix d’un prénom à caractère androgyne peut indiquer que le parent souhaitait un enfant d'un sexe précis. Par exemple: la déception à la naissance d'une fille alors qu’un enfant de sexe masculin était attendu (consciemment ou inconsciemment) est adoucie par le choix d'un prénom masculin.
Réfléchissez aux conséquences du choix d’un prénom androgyne pour l'enfant lui-même.
Recherchez si l’enfant a tenté d’acquérir les caractères du sexe opposé pour répondre au projet de ses parents. Par exemple: une fille qui se comporte comme « un garçon manqué » ou s'habille et se coiffe « à la garçonne ».
Recherchez si l'enfant a tenté, au contraire, de réagir en exagérant les caractéristiques du sexe auquel il appartient. Par exemple: un garçon qui montre (caricaturalement) une virilité très (trop) développée est parfois une tentative inconsciente de se dégager de désirs parentaux de le féminiser et de s’opposer à l’expression de sa véritable nature.
Le prénom de l'enfant est celui d'un oncle ou d'une tante
On ne peut se détacher des figures familiales qu'à la condition que les relations soient satisfaisantes et claires, ce choix de prénom peut signifier que l’un des parents est dépendant de sa fratrie et que les liens fraternels demeurent très (trop) puissants.
Dans ce cas, interrogez-vous sur les liens et les relations dans la fratrie du parent qui a choisi (inconsciemment) de donner à son enfant le prénom d’un membre de sa fratrie.
Prénoms accolés
Deux prénoms accolés témoignent parfois du désir de réunir deux membres de la parenté. Parfois, cela peut être aussi une façon de renouer le lien avec des amours inachevées. Il s’agit alors d’un indice de secrets sentimentaux. Dans ce cas, les liens amoureux du passé peuvent perdurer en secret ou inconsciemment. Malheureusement, le danger de l’incidence du prénom qui est le représentant de ce secret sentimental est bien réel et peut avoir des conséquences certaines sur le développement harmonieux de l’enfant.
Lorsque l’enfant porte les prénoms accolés de ses parents, c’est parfois une manière de rester unis à jamais à travers l'enfant. Dans ce cas, interrogez-vous sur le statut de ce couple et enquêtez sur les circonstances de la rencontre des parents et de leur union. S’agit-il de restaurer l'image d'un couple désuni ou qui s'est marié sans amour véritable? Est-ce la preuve d'un amour quasi fusionnel?
Le prénom de l'enfant est celui de son père ou de sa mère
Lorsque l'enfant reçoit le prénom de son père ou de sa mère, il s'agit parfois pour le parent d'une tentative de se redonner une nouvelle naissance, une nouvelle impulsion vitale. Cela peut être le cas lorsque la naissance du parent n’était peu ou pas désirée et que l’existence n'a pas été pas suffisamment étayée par le désir des géniteurs.
Le prénom de l’enfant est choisi par d'autres personnes que les parents
Le verbe en tant que parole fondatrice est dispensateur de vie. Celui qui nomme un enfant se place en situation d'être son créateur. Lorsque le choix du prénom est confié à des tiers, les parents se soustraient à leur fonction parentale. Les parents qui délèguent ce lien fondamental montrent par leur attitude qu'il existe en eux un sentiment ambivalent bien que généralement inconscient. Cette situation devient plus complexe encore lorsque ce sont les membres de la famille eux-mêmes qui se substituent avec vigueur aux parents. Il est patent, ici que la famille dénie aux parents la possibilité de devenir parents à part entière et qu'il existe dès lors une confusion générationnelle.
Recherchez si ce sont bien les parents qui ont choisi les prénoms de leurs enfants.
Pointez les personnages qui se sont substitués aux parents pour le choix du prénom des enfants et tentez d’analyser la logique des mécanismes transgénérationnels qui ont pu participer à ce dysfonctionnement symbolique.